La capitale cambodgienne est située à la confluence du Tonlé Sap et du Mékong ce qui offre à la ville une ouverture agréable sur l'eau. D'autant plus que les berges sont bien aménagées. Concrètement, on sent que c'est une capitale dynamique et plus ouverte que ne l'était Yangon. On trouve beaucoup plus d'enseignes de grandes marques et le dépaysement est moins fort que dans la capitale birmane. On s'y sent bien malgré les nombreuses mises en gardes sur les vols à l'arrachée.
Malgré tout, lors d'un séjour ici, le passage obligé n'est pas forcément des plus agréables. En effet, parmi les incontournables de Phnom Penh, on compte le musée du génocide perpétué par les Khmer Rouges au début des années 1970 et le mémorial des victimes qui prend place sur l'un des nombreux champs d'exterminations du pays.
Le premier se situe au cœur de la ville, dans un lycée qui fut transformé en prison sous le gouvernement de Pol Pot. Plus qu'une prison, c'était en fait un haut lieu de torture et d'interrogatoire pour tous les opposants au régime qu'ils soient hommes ou femme, de 2 ans à vieillard. Le lieux a été conservé en l'état et y sont exposés les portraits photo noir et blanc que les Khmer Rouges prenaient soin de réaliser à chaque arrivée. Ainsi, environ 5000 visages sont présentés avant torture et parfois même après. Sur les 20 000 personnes détenues dans ce lieu au cours des années, seules 7 survécurent, toutes les autres étant mortes sous la torture ou bien déportées puis tuées dans l'un de champs d'extermination.
Le mémorial se situe à 15 km au sud de la ville. La visite frôle l'insoutenable. Au milieu des charniers vidés des principaux ossements, remontent à la surface des dents, tissus, ou os au fil des intempéries. L'horreur atteint son paroxysme au pied de l'arbre sur lequel on fracassait les crânes des enfants. On y apprend quelques devises khmer rouge du style "mieux vaut tuer un innocent que de laisser vivre un traître", "pour éradiquer le mal, il faut le prendre à la racine" (donc les enfants avec...).
Ceci dit, cela aura été l'occasion d'une balade à moto dans les environs de la ville et d'expérimenter le trafic de la capitale en deux roues.
Plus léger, la visite du Musée National du Cambodge retrace l'histoire du pays à travers des sculptures datant du Vème siecle à nos jours et constitue en partie un riche complément à la visite des temples d'Angkor.
Nous ferons l'impasse sur le palais royal, présenté comme une réplique de celui de Bangkok. On attendra Bangkok.
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