mardi 13 janvier 2015

Tha Khek, centre du Laos

A peine une heure après avoir rendu notre moto, nous sommes dans un bus. Nous continuons de remonter le Mékong. Une pause d'une heure en cours de route pour cause... de panne, et nous arrivons à Tha Khek. Les hôtels sont pleins ou chers. C'est le problème d'arriver un peu tard dans la soirée. Une bonne nuit de sommeil bercés par le karaoké situé derrière l'hôtel nous aidera à oublier un peu les images diffusées en boucle sur toutes les chaînes d'information concernant des prises d'otage en France et la soi-disant mort d'un certain Charlie.

Nous avions initialement prévu de nous rendre à la grotte de Tham Kong Lô. Nous n'avions pas réalisé qu'elle se situait à 190 km de Tha Khek. Avec déjà 6 jours de moto dans le dos et le fessier, nous décidons de faire l'impasse et rayonner gentiment autour de Tha Khek pendant les deux prochains jours. D'autant plus que la grotte de Tham Pa Seuam a été découverte récemment. Similaire à Tham Kong Lô, sa rivière sous terraine est moins profonde (3km au lieu de 7km) mais semble-t-il plus belle encore que sa grande soeur se trouve à 15 km de la ville.

Nous louons donc de nouveau une moto. Mais cette fois-ci, on assure le coup, on lâche 10 000 Kip de plus par jour (1€) pour en avoir une neuve et fiable. En selle. Juste un détour par la station essence pour faire le plein. La routine habituelle. En plus, ça tombe bien, celle-ci est à peine à 2 km de l'hôtel. Comme au départ, le réservoir contient de quoi faire environ 1,5 km, nous n'aurons besoin de pousser la moto que sur 500m au delà de la panne d'essence. Bête noire et fil rouge.

Après 30 km de route nationale et 20 km de piste parfois "sportive", nous arrivons à un trou d'eau de 70m de profondeur alimenté par une source souterraine. Niché au milieu des roches karstiques qui caractérisent le paysage de la région, l'eau y est d'un bleu jamais vu nulle part ailleurs et d'une limpidité absolue. Décidément, c'est beau le Laos.

Le lendemain, nous nous rendons à la Grotte des Bouddhas où ont été retrouvés environ 300 bouddhas en bronze de différentes tailles datant de plusieurs siècles. Comme la route et la piste sont bonnes, j'ai pris soin d'oublier de refaire le plein du porte monnaie avant de partir afin de justifier un aller-retour en ville afin de retirer de l'argent. A moins que les quatre distributeurs bordant notre route ne fonctionnent pas et que nous soyons forcés de retourner jusqu'à l'hôtel... Enfin, la grotte, certes petite, est belle et il est même possible faire un petit trajet en pirogue à l'intérieur. A 800m de là, d'après le panneau indicateur, la fameuse grotte de Tham Pa Seuam. Enfin, il paraît. Le sentier se divise en trois puis chaque option se divise elle même en deux. Après 1 heure de tentatives infructueuses et d'appels sans réponse aux trois numéros de renseignement fournis sur les panneaux descriptifs du départ, nous abandonnons. Échec et mat. Raphaël et Sharon, un couple rencontré sur place, nous accompagnent dans notre galère.

Nous reprenons la piste un peu déçus, nous enfonçons de 15 km dans la campagne sur une piste évoluant en chemin de terre puis de sable pour finalement atteindre ce qui sera la récompense de cette journée laborieuse. La grotte de Tham Pha Chan. Une entrée béante de 60m de haut sur 100 de large, un cours d'eau. Personne. Pas de guide. Nous nous armons de nos lampes frontales,  nous gravissons quelques blocs de pierre,  progressons peu à peu, traversons la rivière à pied. A la sortie, comme une plage bordant une piscine émeraude, une lumière diffuse, un promontoire. Nous ne nous baignerons  pas car la pluie de la veille à beaucoup rafraîchit l'atmosphère et la nuit approche mais le lieu invite franchement à piquer une tête.

Retour à Tha Khek dans des paysages fabuleux. Prochaine étape, la capitale.













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