En route pour Vientiane. Nous y sommes attendu par Hélène, une amie de la soeur de Fanny qui travaille à l'ambassade de France au Laos. Comme nous avons pris soin de voyager en "bus VIP", nous arrivons sans incident et à l'heure à Vientiane. Un thé glacé le temps qu'Hélène sorte du boulot et nous voilà chargés comme des mules sur la moto qu'Hélène nous prête tandis qu'elle nous montre le chemin à vélo. Au troisième feu, un bruit sec, le vélo continue sur son élan, laissant la chaîne du pédalier derrière lui. Le vélo restera sur le bord de la route. Les filles finiront le chemin en tuk-tuk et moi derrière à moto. Fil rouge. Au moins, la moto fera le travail cette fois-ci... jusqu'à ce qu'on reparte du meilleur restaurant indien de la ville avec un pneu crevé. Changement de chambre à air. Bête noire.
Mis à part ça, la circulation en ville à moto est idéale. Les feux rouges sont interminables. Il est très confortable de pouvoir remonter les files de voitures pour gagner du temps. D'autant plus que lorsqu'il s'agit de tourner à droite il est admis qu'il n'est pas nécessaire de s'arrêter au feu.
La capitale est en fait une petite ville très paisible bordant la rive gauche du Mékong. L'autre rive est Thaïlandaise. A part quelques temples, peu de chose à faire si ce n'est s'éterniser à se goinfrer de viennoiseries et de pain frais accompagnés d'un bon café au petit déjeuner, boire un verre et profiter des bonnes tables qu'offre la centre ville.
Nous irons tenter d'éliminer tout les calories ingurgitées en accompagnant Kitty, la colocataire galloise d'Hélène, à sa soirée "floor hockey" de la semaine, avant de retourner s’empiffrer avec une joyeuse bande d'expatriés au bord du Mékong.
Nous n'y passerons que deux petites journées au total. C'est que le temps restant avant expiration de notre visa file. Nous profiterons d'avoir la moto à disposition pour occuper la dernière matinée au Musée National du Laos. Ce dernier est vraiment très singulier. On y passe de l'artisanat à la Guerre d'Indochine pour mieux revenir aux musiques traditionnelles. Les murs sont couverts de photos parfois floues voire sans intérêt, sans ordre précis et même sans légende pour certaine et de toute façon, sans référence de photographe. Dans la vitrine consacrée au ministère de la santé (!), sont exposés entre autres des blisters de comprimés et des prothèses de jambes. Rien que pour l'incohérence de cet amas défraîchit d'objets et d'images, le musée vaut le détour.
Nous rentrons à la maison d'Hélène pour y déposer la moto et récupérer nos affaires afin de continuer notre route vers le Nord. Belle occasion pour nous de dépenser la somme économisée par les deux nuits d'hébergement gracieux intelligemment et de manière constructive pour la société laotienne . L'avant dernier feu sur le chemin est rouge mais ce n'est pas grave puisqu'on tourne à droite. Coup de sifflet. "Antoine, arrête toi" Ben quoi? "je ne sais pas, il a l'air de vouloir te dire un truc" Qui ça? Et là, un policier en uniforme me fait signe de mettre la moto sur le trottoir. Papiers? Pas de soucis, contrôle de routine, on n'a rien fait de mal de toute façon. Il prend mon passeport et mon permis et m'explique qu'il va garder le permis et qu'il faudra que j'aille chercher au commissariat parce que je ne me suis pas arrêté au feu. On lui explique que c'est aberrant, que tout le monde le fait partout dans la ville à tout les feux, même devant des policiers. "Pas dans ce carrefour". Quoi! On a un bus dans deux heures, pas trop le temps de courir à travers la ville pour ça. "Tant pis, je garde votre permis... Ou alors, si vous payez tout de suite 150 000 kip (15€), je vous rends votre permis et vous n'aurez pas besoin d'aller au commissariat pour payer votre amende". Ben voyons. On a bien essayé de négocier la somme (rondelette pour le pouvoir d'achat local) mais nous n'avons pas vraiment le choix. Allez, cadeau et bon vent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire