samedi 10 janvier 2015

Plateau des Boloven

La première étape autour de Pakse était également prétexte à temporiser une journée qui permettrait à Stéphane et Clémence de nous rejoindre. C'est donc accompagnés de nos deux compères de la jungle que nous partons à l'assaut du plateau des Bolovens. Option grande boucle, sur cinq jours.
Nous faisons le plein de vivres et nous équipons en masques à poussière au marché de Pakse avant de prendre la route. L'un des plus grands marchés du Laos. Et en route. Notre moto, au ralenti un peu capricieux à froid, file comme le vent et nous partons confiants. Le loueur nous l'a dit "celle-ci est très bonne pour les longues distances". L'avenir nous le dira.

Après s'être arrêtés en route voir une cascade, nous faisons escale pour la nuit à Tad Lo. Bungalow en bordure de rivière, cascade en arrière plan et en fond sonore.

Le lendemain, nous partons en trek pour la journée à 8h. Euh, non, 9h30. Il est un peu tôt pour la bière là! Au programme: cascades et chutes d'eau, villages de minorités, champs de café, rizières et baignade.

Le guide est plutôt sympathique et n'est pas avare d'anecdotes sur la vie locale. "Ma mère est paysanne et elle est très bonne à chasser les grenouilles. C'est drôle, chaque fois qu'on creuse pour déterrer une grenouille, il y a d'abord un serpent et ensuite une grenouille mais on ne sait pas pourquoi." "Donc vous attrapez les grenouilles pour les manger?" "Oui, mais s'il y a un serpent, on mange aussi le serpent". Nous y voilà. Tant qu'on y est est-ce que vous mangez aussi du chien? Evidemment. Mais ça a l'air compliquer à organiser pour que Stéphane puisse goûter. "Par contre, si vous voulez, ce soir, je vous emmène au marché, vous choisissez un serpent (vivant) et je vous le cuisine et vous le manger chez moi avec ma famille". Banco.

Nous terminons tranquillement notre ballade. A 16h, c'est l'heure du bain pour les éléphants de l'éco-lodge voisin. Juste le temps pour nous de rejoindre notre guide à 16h30. Il arrivera à l'heure pile plus deux bières (la bière est une unité de temps aléatoire dont on précisera ou non la valeur en fonction de la nécessité de celle-ci à éclairer du récit). Donc, il ne nous avait pas oublié. Dans sa main, un sac de toile fine à l'intérieur duquel on distingue clairement un serpent. Une fois hors du sac, on se rend compte de la taille du spécimen qui flirte avec les deux mètres! Pour sûr, il y a de la viande, rien à voir avec le petit serpent aquatique mangé dans la jungle. Nous le rejoindrons deux heures plus tard dans sa famille, le temps pour eux de se préparer à notre venue et de préparer la soupe. C'était excellent. Une fibre très légèrement élastique comme peut l'être le calamar et un goût surprenament proche du poulet. Une bonne expérience culinaire mitigée par le regret d'avoir été à l'initiative de la consommation d'un bel échantillon de vie sauvage probablement protégé (nous n'aurons pas d'information précise sur le sujet).

Les trois journées suivantes seront calquées sur un schéma constant à base de route, de pistes perpendiculaires, de paysages à couper le souffle et de cascades plus ou moins impressionnantes mais toutes dans un décors somptueux. Nous aurons même la chance de nous retrouver dans ce qui pourrait être la paradis sur terre. Un rideau d'eau de plusieurs dizaines de mètres tombe dans un écrin de verdure luxuriante ponctué d'amas de fleurs violettes, le tout légèrement voilé de brume dans laquelle se dessine un arc en ciel. Époustouflant. Impossible d'en restituer la beauté par quelque moyen que ce soit.

Le soir venu, le soleil joue au chat et à la souris avec les nuages et sublime la route. Selon les voyageurs croisés depuis notre arrivée au Laos, les plus beaux paysages du pays se trouvent dans le nord. La barre est placée haute.

Ah! j'oubliai notre petit problème de ralenti "à froid", qui s'est peu à peu transformé en problème de ralenti "à tiède aussi" puis en problème de ralenti tout court. En soit, avec une moto munie d'un démarreur électrique, ce n'est pas un problème majeur... quand le démarreur fonctionne. Et puis, elle démarrait au premier coup de kick au départ donc nous ne sommes pas formalisés. Peu à peu, il en a fallut entre 3 et 10 à chaque "arrêt" (stop, photo, repas,...) pour finalement préférer la démarrer en poussant plutôt que de continuer à aggraver l'hématome apparut sur mon tibia à  force de "coup-de-quick-qui-dérape-dans-le cale-pied". Notre bête noire a peut-être trouvé un arrangement avec la douane cambodgienne finalement.



















































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