mercredi 28 janvier 2015

Luang Namtha

Il ne nous reste que quatre jours avant l'expiration de notre visa laotien. Nous avons décidé des les mettre à profit pour s'immerger une dernière fois dans la forêt et les villages ethniques à l'occasion d'un trek de trois jours dans la Zone Naturelle Protégée de Namtha, au nord ouest du pays.

La première difficulté va consister à se rendre à Luang Namtha, capitale de la province. En effet, une fois revenus à Nong Khiaw en bateau, nous sommes sensés prendre un bus à 11h00 pour Udom Xay puis une correspondance pour Luang Namtha. Hors, arrivés à la station de bus, on nous dit qu'il va falloir "patienter un peu" pour voir s'il y a d'autres personnes pour ce trajet. Un autre couple patiente déjà pour le départ de 9h... ce n'est pas gagné. A 11h30, ils nous expliquent gentiment qu'il n'y aura pas de bus aujourd'hui. D'accord... mais nous pouvons nous rendre à Pakmong, à une heure d'ici, pour rejoindre la route principale et on pourra prendre le bus de là-bas. Allons-y. A 12h30, nous y sommes et, joie, il y a un bus direct pour Luang Namtha à... 21h30! Très bien. "On peut réserver? On veut être sûr d'avoir une place!" Pas de problème, les tickets seront en vente à partir de 18h. Ben voyons. La ville ne présente aucun intérêt. Nous passerons donc l'après midi à la station de bus entre sieste et café glacé. Bien nous en a pris puisqu'à 17h30, le guichetier vient nous trouver pour nous dire que notre bus (un mini van en réalité) part immédiatement et que nous serons à destination à 4h du matin. Ca va être pratique pour trouver une chambre. Nous chargeons les sacs dans le coffre à coté des poules et sommes partis sur la sommaire banquette arrière sans appui tête du van pour 250 km de la route la plus médiocre du pays. Parmi les passagers, la dame au foie de poulet de l'avant vieille. Nous arriverons à Luang Namtha à... 23h30. Comme prévu en fait.

Un journée à Luang Namtha le temps d'organiser notre trek et de faire un bon tour à vélo dans la campagne autour de la ville.

Nous partons le lendemain, guidés par Toua, pour trois jours et deux nuits par monts et par vaux dans les "Elephant Mountains" le long de la frontière chinoise. Nous longeons une rivière qui s'enfonce dans la jungle avant de gravir le sommet et de redescendre de l'autre côté pour passer la nuit dans un village Black Taï. Notre guide nous prépare un excellent laap de poulet (plat traditionnel) pendant que nous nous réchauffons autour du feu en compagnie du chef du village (dont  la principale occupation semble de tailler des cures dents dans du bambou) et de son fils chez qui nous passerons la nuit.

L'accueil est chaleureux et nous passons une soirée fraîche mais agréable en compagnie de la famille. Notons au passage que la douche comme la cuisine sont effectuées avec l'eau de la rivière, ce qui sera la constante de ces trois jours.

Le lendemain, nous repartons à travers la jungle et basculons dans la vallée suivante au prix d'ascensions et de descentes pour le moins physiques. Les mathématiques veulent que le chemin le plus court d'un point A à un point B soit la ligne droite. Qu'il en soit ainsi. Nous ne verrons pas de lacets (ou si peu) sur ce sentier.

Nous arrivons en milieu d'après-midi dans un village Akah. Les jeunes misent sur des parties de snooker tandis qu'une partie des plus âgés sont engagés dans une discussion plutôt énervée qui se révélera être la conclusion de deux jours de festivités à grand renfort de Lao Lao (vous vous souvenez, les bocaux avec des trucs bizarres dedans).

Le grand père de la famille qui nous accueille rentre passablement éméché et s'en excuse avant de nous offrir une infusion de racine de la jungle puis une tasse de Lao Lao. Un tas de choses baignent dans le fond de la bouteille. "Qu'est-ce que c'est?" "Ça dépend, ça peut être plein de chose: scorpion, serpent, ours,..." D'accord, mais dans ce cas précis? "Un peu de tout, mais seulement les meilleures parties de chaque animal. C'est bon pour les hommes." Au final, ça chauffe dur (un bon 45%) mais ça n'a pas de saveur particulièrement remarquable. S'en suit un repas hors du commun avec soupe de fleur de bananier et brochettes de fleurs farcies (le tout consciencieusement ramassé avec le guide au cours de la journée) accompagnés champignons sautés à l'ail.

La fin de soirée sera marquée par une engueulade (c'est le mot juste), poussée à travers tout le village entre le grand père et sa femme. Autant dire que ça ne met pas très à l'aise.

La nuit sera froide. Le matelas est quasi inexistant. Les couvertures et les oreillers sont d'une couleur et d'une odeur plus que douteuses, qui seront partiellement expliquées le lendemain matin lorsque nous verrons le petit dernier de la famille jouer dans notre lit tout en pissant dans sa culotte sans couche. Etant donné qu'il y jouait déjà à notre arrivée, ça doit arriver régulièrement...

Une troisième journée de marche à travers jungle, rivières et rizières nous ramène à la route principale où nous attend un chauffeur. Il est temps de rentrer et de savourer notre dernière soirée au Laos avant de basculer en Thaïlande.











Opération cure-dent.


Broderie traditionnelle pour le nouveau né.













Le fameux grand père.



Nos drap "propres".

Le petit pissou et sa frangine dans notre lit.





Muang Ngoi

L'escale nous a été suggérée par plusieurs voyageurs depuis le début de notre périple, nous allons donc passer deux nuits dans le village isolé de Muang Ngoi, situé à 1h30 de bateau en amont de Nong Khiaw, sur la Nam Hou. Nombreux sont les étrangers qui viennent poser leur sac dans ce village et les bungalows aux prix dérisoires qui donnent sur la rivières et les montagnes sont très convoités. Ceci dit, cette relatif succès ne suffit pas à altérer l'ambiance paisible qui règne dans le village. Ici, pas de route pour accéder et l'électricité est arrivée il y a moins d'un an. Le décors est somptueux et il n'y a pas grand chose à faire à part se balader à pied ou à vélo dans les villages alentours. Parfait.

Au titre des péripéties, nous noterons le chargement du bateau à Nong Khiaw. "A ras bord" prend tout son sens. Au moins 20 touristes et leurs bagages sont entassés dans le bateau. L'exercice s'opère non sans risque que l'embarcation ne se renverse. Enfin, ils doivent savoir ce qu'ils font. L'absence de gilet de sauvetage prouve bien qu'il n'y a jamais d'accident et finit de nous mettre en confiance.

 A mon tour de monter à bord, le pilote m'arrête, je suis seul sur le ponton flottant. "Toi tu prends le prochain, celui-ci est déjà trop chargé". Faut-il faire un rapprochement avec le fait que j'avais le billet numéro 13? Toujours est-il que Fanny et moi ferons le trajet séparément. De mon côté, j'embarque pour le départ suivant, après le cochon et avant les locaux et quelques touristes retardataires. La charmante dame assise en face de moi m'offrira du foie de poulet, du riz collant avec de la sauce pimentée et une clémentine sur la route.


Chargement.


La gentille dame du bateau.

 Livraison de cochon. Regardez bien, dans le premier sac, le groin qui dépasse!






Sur le marché, la peau de cochon se vend au kilo.

samedi 24 janvier 2015

La sélection de Fanny: Partie 1

Fanny n'est pas en reste en ce qui concerne les photos. Seulement elle a une fâcheuse tendance à les garder bien au chaud dans sa carte mémoire. Un peu de tact et de pédagogie nous permettent aujourd'hui de vous offrir, en différé, sa sélection de ses photos.

Retour sur la Birmanie.